****
SPOILERS
Dix ans ont passé depuis la fin de l’intrigue de La Planète des singes : Les Origines, prequel subtil et poignant qui redorait le blason de la saga après le catastrophique reboot de Tim Burton. Une grande partie de l’espèce humaine a été décimée pendant que César est devenu le leader des singes qui vivent désormais en paix dans la forêt. Ils montent à cheval, chassent pour se nourrir, ils ne parlent pas tous encore mais certains maîtrisent quelques mots et la langue des signes. Ils mènent une vie paisible jusqu’à ce qu’un humain, sorti de nul part, tire un coup de pistolet sur l’un des leurs. César décide alors de prévenir les humains qu’il pensait tous morts, qu’il ne cherche pas la bagarre mais qu’il est prêt à entrer en guerre s’il le faut.
Avec La Planète des singes : L’Affrontement, Matt Reeves (Cloverfield) poursuit le magnifique travail réalisé par Rupert Wyatt sur Les Origines. À l’image de ce dernier, on assiste à ce nouveau film du point de vue de César, magistralement incarné par Andy Serkis. L’acteur donne littéralement vie au célèbre singe et met en lumière la force de ce blockbuster truffé d’action visuellement époustouflant et ambitieux : ses personnages. Passons outre les humains dont le sort ne nous préoccupe pas plus que ça. Ici, seuls les singes captent notre attention et particulièrement la relation entre César, Koba et Blue Eyes. Tiraillé entre les siens pour la plupart hostile aux humains et ces derniers qu’il sait capable de paix et de tolérance, le pacifique César doit en plus gérer la nature colérique et rancunière de Koba. Celui-ci ne pardonne pas aux hommes de l’avoir torturé par le passé tandis que Blue Eyes, le fils de César est en pleine crise d’adolescence. Les rapports de force entre ces trois-là apportent au film une intensité monstre. Une tension constante sublimée par la musique de Michael Giacchino. Dans le rôle de Koba, l’excellent Toby Kebbell joue à armes égales avec Andy Serkis. On est tour à tour méfiant, compréhensif puis déçu par ce personnage fascinant et déjà remarquable dans Les Origines. À eux deux, ils transcendent la technique de la motion-capture.
Plus sombre et violent que Les Origines mais tout aussi intelligent, L’Affrontement dresse un portrait noir des hommes et des singes. Parce qu’ils ont peur des uns des autres et ne parviennent pas à dépasser leurs différences, ces deux espèces si similaires tombent dans le communautarisme. Leur bien-être respectif ne semble alors pas pouvoir se réaliser sans la destruction de « l’autre ». En ce sens, la dernière scène est tragique. César est à la tête d’une quasi-nation et est plus puissant et admiré que jamais par ces semblables. Malgré cette nouvelle victoire, on ne retient que son regard désillusionné par l’incapacité des humains et de son peuple à s’entendre. À y regarder de plus près, L’Affrontement a des airs de tragédie.
À lire aussi : La Planète des singes – Que s’est-il passé entre Les Origines et l’Affrontement ?
La motion capture dans La Planète des singes : l’affrontement !
Titre original : Dawn of the Planet of the Apes
Sortie : 30 juillet 2014
De : Matt Reeves
Avec : Andy Serkis, Jason Clarke, Gary Oldman, Keri Russell, Toby Kebbell, Kodi Smit-McPhee, Judy Greer, Kirk Acevedo, Karin Konoval, Terry Notary, Larramie Doc Shaw, Nick Thurston, Jon Eyez, Enrique Murciano…
Leave a Comment