*
En cruel manque d’originalité depuis plus d’une décennie, Hollywood préfère porter à l’écran des œuvres préexistantes plutôt que d’imaginer de nouvelles histoires. Après avoir abondamment puisé dans le monde des super héros, la Mecque du cinéma s’attaque aux films d’animation Disney. Blanche Neige et les sept nains et La Belle au Bois Dormant ayant déjà fait l’objet de transposition ciné (Blanche Neige et le chasseur et Maléfique), c’est au tour de Cendrillon de passer de l’animé au live. Malheureusement la magie n’opère pas à tous les coups.
Mignon ! C’est le premier mot qui vient à l’esprit devant Cendrillon. Ce film est très gentil mais voilà, il n’est que ça. Ce conte de fées déjà bien cul-cul chez Disney est encore plus mièvre entre les mains du réalisateur britannique Kenneth Branagh (Thor). Si on peut pardonner à un Disney des années 50 son manque de modernité, difficile de le faire soixante-cinq ans après. Dans ce long-métrage aux allures de grosse meringue, Lily James et Richard Madden sont des plus charmants mais on les plaint de devoir jouer la demoiselle en détresse et le prince qui la sauvera. On est à mille lieues des séries Downton Abbey et Game of Thrones qui les ont révélé et où les deux jeunes acteurs jouent respectivement la candide mais rebelle Lady Rose et le déterminé Robb Stark. La pauvre Lily James héritant tout de même du plus terrible des rôles avec celui de Cendrillon. Une Cendrillon qu’on a envie de prendre entre quatre yeux pour la convaincre de se secouer un peu et d’envoyer paître sa diabolique belle-mère. Même Cate Blanchett ne convainc pas vraiment dans la peau de cette marâtre impitoyable et opportuniste. Tout juste nous arrache-t-elle quelques sourires quand elle tente de mettre en valeur ses deux insignifiantes filles (Holliday Grainger et Sophie McShera, plutôt drôles, sont finalement peut être celles qui nous empêchent de déserter de la salle de cinéma devant tant de niaiseries).
Cette nouvelle version de Cendrillon est clairement destinée à un très très jeune public. Kenneth Branagh réalise un copié collé rococo du dessin animé Disney. Un film sans aucune prise de risques, vieillot et rétrograde vis à vis de la femme. À l’opposé de Blanche Neige et le chasseur et Maléfique, deux films au féminisme assumé, qui ont osé faire preuve d’innovation en renouvelant les relations entre ses héroïnes. Un exemple qu’on espère voir suivi par La Belle et la Bête, en salle début 2017 avec Emma Watson dans le rôle principal (Emma Watson, qui rappelons-le est, jeune ambassadrice de bonne volonté d’ONU Femmes…).
Titre original : Cinderella
Sortie : 25 mars 2015
De : Kenneth Branagh
Avec : Lily James, Richard Madden, Cate Blanchett, Helena Bonham Carter, Holliday Grainger, Sophie McShera, Derek Jacobi, Stellan Skarsgård, Nonso Anozie, Hayley Atwell, Ben Chaplin…
Leave a Comment