À l’occasion de la fête des mères, petit tour d’horizon des pires mamans vues sur grand écran (spoilers).
10. La plus castratrice
Anne Ramsey dans BALANCE MAMAN HORS DU TRAIN de Danny DeVito (1987)
Vieille dame coriace et insupportable, Mme Lift (Anne Ramsey) tyrannise son fils, l’insulte ou le frappe quand elle ne lui reproche pas tout ce qui ne tourne pas rond dans sa vie. Après être tombé sur L’inconnu du Nord-Express à la télé, son fils Owen (Danny DeVito) décide de se faire aider pour tuer sa mère. Il demande à son prof d’écriture Larry (Billy Crystal) de s’en occuper tandis que lui-même le débarrassera de sa femme. Le pauvre écrivain est vite démuni face à cette femme insupportable. Impossible pourtant de détester Mme Lift car derrière ses allures de maman ourse, elle aime son fils… à sa façon. Encore plus quand c’est Anne Ramsay, inoubliable mère Fratelli dans les Goonies, qui l’interprète. L’actrice américaine décédée en 1988 des suites d’un cancer de la gorge avait été nommée cette même année à l’Oscar de la meilleure actrice dans un second rôle pour son rôle de mère odieuse.
9. La plus morbide
Anthony Perkins dans PSYCHOSE d’Alfred Hitchcock (1960)
Avec Psychose sorti en 1960 et tiré du roman Psycho de Robert Bloch (qui lui-même se base sur l’histoire du serial killer nécrophile Ed Gein), Alfred Hitchcock réalise le premier slasher. Grâce à une scène de douche sanglante devenue culte, il entre directement dans l’histoire du cinéma. Norman, jeune homme dont le complexe d’Œdipe est très loin d’avoir été résolu, semble littéralement possédé par l’esprit de sa mère décédée et la « ressuscite » à coup de couteau. Quand on y réfléchit, on ne sait rien de Norma Bates. Elle a peut être été une gentille dame à l’impeccable morale. On l’imagine néanmoins à l’image de la mère d’Ed Gein : puritaine, conservatrice, coupant son fils de la réalité et du monde extérieur… Face à cette grande inconnue, la télé en profite. La série préquelle Bates Motel a ainsi pris le parti de s’intéresser à cette mystérieuse dame dont le fils s’est transformé en véritable psychopathe.
8. La plus vengeresque
Betsy Palmer dans VENDREDI 13 de Sean S. Cunningham (1980)
En 1957, le jeune Jason Voorhees meurt noyé dans un lac alors qu’il est en vacances au camp de Crystal Lake. Une vingtaine d’années plus tard, le camp rouvre mais les éducateurs et les ados présents sont assassinés un à un. Si tout le monde pense que c’est un Jason ressuscité qui accomplit sa vengeance, c’est en réalité sa mère surprotectrice qui tue tout le monde, machette à la main, cachée derrière un masque de hockey. Complètement aliénée, elle massacre au nom de son fils (jusqu’à être possédé par ce dernier et prendre sa voix) que personne n’a aidé à sortir de l’eau. Mais une question reste : pourquoi avoir attendu deux décennies pour se venger ? On comprend bien que la pauvre Pamela Voorhees ait été traumatisée par la mort de son fils et cherche un responsable mais de là à assassiner de pauvres innocents qui n’ont rien à voir là-dedans et à empoisonner tout un lac…
7. La plus serial killer
Kathleen Turner dans SERIAL MOM de John Waters (1994)
Si jamais vous faites partie de l’entourage de Beverly Sutphin, prenez garde ! Cette mère au foyer ne supporte pas la moindre contrariété. À cheval sur les principes, elle se débarrasse de toute personne qui entrave son chemin ou qui ne respecte pas la règle la plus élémentaire de savoir-vivre. A travers le personnage extrême de Beverly (Kathleen Turner, qui jouera de nouveau les mères tordues dans Virgin Suicides), John Waters veut critiquer la société hypocrite et bien-pensante. Résultat : elle poignarde le petit ami infidèle de sa fille, matraque la voisine qui porte du blanc le lendemain du Labor Day, ou renverse le prof de math qui a osé critiquer son fils… cette maman stricte ne recule devant rien pour protéger sa famille.
6. La plus égoïste
Heather Graham dans LES ENFANTS DU PÊCHÉ de Deborah Chow (2014)
Certaines femmes ne sont pas faites pour être mère. C’est le cas de Corrine Dollanganger, plus intéressée par l’héritage familial que ses enfants. Le personnage crée par l’auteur Virginia C. Andrews, est tellement obsédé par l’idée d’hériter de ses vieux parents qu’elle délaisse sa progéniture. Plus un poids qu’autre chose, elle enferme ses enfants dans le grenier et espace de plus en plus ses visites au point de ne plus jamais venir. Mais que font les grands-parents ? Le grand-père très malade n’a absolument aucune idée de ce qui se passe autour de lui tandis que la grand-mère est encore plus dénuée d’instinct maternel que sa fille (les chiens ne font pas des chats). Incarné par Heather Graham dans le téléfilm Les enfants du pêché, tiré du roman Fleurs captives, le personnage de Corrine Dollanganger a également été interprété par Victoria Tennant dans le film Flowers in the Attic (1987).
5. La plus perverse
Julianne Moore dans SAVAGE GRACE de Tom Kalin (2007)
Avant de se retrouver en février dernier à la cérémonie des Oscars durant laquelle ils ont remporté ceux du meilleur acteur et de la meilleure actrice, Eddie Redmayne et Julianne Moore s’étaient déjà rencontrés sur le tournage de Savage Grace. Dans ce film basé sur le roman de Natalie Robbins et Steven M.L. Aronson, lui-même tiré d’une histoire vraie, Julianne Moore incarne Barbara Daly Baekeland, femme d’un riche chimiste. Peu à l’aise dans le milieu privilégié qu’elle intègre, elle se rapproche un peu trop de son fils Tony incarné par Eddie Redmayne. Quand son mari les abandonne tous deux, c’est encore pire, cette maman poule concentre toute son attention sur son fils dont elle tente de « guérir » l’homosexualité en engageant des prostituées. Mais son opération échoue. Elle l’entraîne alors dans une relation incestueuse qui tourne mal. Tony, diagnostiqué schizophrène, assassine sa mère d’un coup de couteau.
4. La plus débauchée
Isabelle Huppert dans MA MÈRE de Christophe Honoré (2004)
Barbara Daly Baekeland est loin d’être la seule mère incestueuse à avoir fait l’objet d’un film. Comme Savage Grace, Ma mère de Christophe Honoré est basé sur un roman. En adaptant le livre éponyme de George Bataille, le réalisateur offre à Isabelle Huppert, un rôle de mère particulièrement peu recommandable. Hélène n’est pas une maman des plus affectueuses et refuse de révéler à son fils Pierre (Louis Garrel), qui elle est vraiment. En manque d’amour, celui-ci ne résiste pas quand elle l’embarque dans son monde d’autodestruction et de débauche. Tous deux commencent alors une relation SM et incestueuse.
3. La plus bitchy
Faye Dunaway dans MAMAN TRÈS CHÈRE de Frank Perry (1981)
Pour ceux qui ne la connaîtraient pas, Joan Crawford est une célèbre actrice de l’âge d’or américain (Grand Hotel, Femmes, Le roman de Mildred Pierce, Qu’est-il arrivé à Baby Jane ?). Louée pour son talent, elle ne l’était cependant pas pour sa gentillesse (Walt Disney se serait même inspiré d’elle pour dessiner la Reine de Blanche Neige et les Sept Nains). Qu’une star hollywoodienne de sa stature enchaîne quelques caprices de diva n’a rien de surprenant mais sa réputation est définitivement entachée quand Christina, l’une des quatre enfants qu’elle a adoptés, sort en 1979 la biographie Maman très chère. Le livre est adapté au cinéma deux ans plus tard avec Faye Dunaway dans le rôle de l’actrice. Le film comme l’oeuvre originale, décrit une mère violente et cruelle qui déshérite ses deux aînés (dont Christina) malgré une fortune colossale. Hystérique, lunatique, irrationnelle, aigrie… Joan Crawford y est décrite comme une femme colérique qui coupe les cheveux de sa petite fille quand elle la surprend en train de se maquiller ou la frappe à coup de cintres. Pendant que Christina sera accusée d’avoir exagéré les faits, Faye Dunaway regrettera de son côté d’avoir fait le film, déclarant qu’il avait fait beaucoup de mal à sa carrière.
2. La plus folle
Piper Laurie dans CARRIE de Brian De Palma (1976)
La mère de Carrie mérite bien sa place de numéro 2 dans ce classement. Chrétienne extrêmiste, Margaret White (Piper Laurie) pense que sa fille douée de télékinésie est possédée par le diable. Déjà souffre-douleur de ses camarades de classe, la pauvre ado (Sissy Spacek) doit encore supporter un véritable harcèlement à la maison. Pour la purifier, sa mère l’enferme dans le débarras où elle l’oblige à lire la bible. Elle tentera même de la tuer en lui plantant un couteau dans le cœur après que Carrie soit une nouvelle (et dernière) fois humiliée par les élèves de son lycée lors d’un bal de promo sanguinolent. Adaptation du premier roman de Stephen King, Carrie au bal du diable est devenu depuis, aussi culte que le livre notamment grâce à la terrifiante interprétation de Piper Laurie, nommée à l’Oscar de la meilleure actrice dans un second rôle.
1. La plus monstrueuse
Mo’Nique dans PRECIOUS de Lee Daniels (2009)
Difficile de faire plus triste que le film relatant la vie de Precious Jones (Gabourey Sidibe), basé sur le livre Push écrit par l’auteur américaine Sapphire. Agée de 16 ans, la jeune fille originaire de Harlem est obèse morbide, pauvre, déscolarisée, illettrée, a été régulièrement violée par son père qui l’a mise enceinte deux fois tout en lui transmettant le VIH, et doit encore subir la pire mère que la Terre ait jamais portée. En plus d’insulter sa fille, Mary Lee Johnston (Mo’Nique) voit en sa fille, une rivale amoureuse responsable du départ de son mari, la maltraite et l’abuse sexuellement quand elle ne lui jette pas une télé à la tête alors qu’elle tient son bébé dans les bras… À choisir, on préfère encore subir les sermons de la mère de Carrie. Abusée sexuellement par son propre frère durant son enfance, Mo’Nique a longtemps hésité avant d’accepter d’incarner cette femme sans âme. Résultat : l’actrice et humoriste américaine est méconnaissable dans le rôle de cette mère monstrueuse et décroche l’Oscar de la meilleure actrice dans un second rôle.
1 Comment
D’accord avec la numéro 1. Ce film était vraiment très bon mais parfois difficilement supportable. Elle mérite sa place…
Et merci de m’avoir rappelé Serial Mom, super film, vive John Waters !