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Diagnostiqué bipolaire sur le tard après avoir failli tué l’amant de sa femme, Pat est hospitalisé dans un institut psychiatrique pendant huit mois. Une fois sorti, sans travail et sans argent, il est forcé de vivre de nouveau chez ses parents. Très vite, il rencontre Tiffany, une jeune veuve un peu paumée. Tous les deux, ils tentent ensemble de reprendre le contrôle de leur vie. En lisant ce pitch, on se dit que le nouveau film de David O. Russell (Les rois du désert, Fighter) n’est rien de plus qu’une comédie romantique un peu frappée. Faux ! Enfin presque faux. Le titre français paraît assez fade, limite niais, comparé à l’Américain** mais traduit parfaitement le sentiment que procure le film. Véritable concentré de bonne humeur, on ressort de Happiness Therapy gonflé à bloc.
Non pas à cause de son histoire, avouons-le, cousue de fil blanc mais grâce à l’ensemble du casting dont la complicité en fait directement un des meilleurs films de l’année. Bradley Cooper dans son premier rôle « sérieux » est épatant. On adore les scènes père-fils qu’il partage avec Robert De Niro, génial en bookmaker superstitieux inquiet pour son cadet mais avec lequel il ne parvient pas à communiquer (les deux acteurs partageaient déjà l’affiche de Limitless de Neil Burger en 2011). Mais c’est avec Jennifer Lawrence que la star de Very Bad Trip partage une alchimie incroyable. Vivement la sortie de Serena*** (30 octobre), qu’on les retrouve de nouveau ensemble sur grand écran. La jeune actrice, seulement âgée de 22 ans (elle a 15 ans de moins que Cooper), rafle tous les prix pour le rôle de cette veuve atteinte de nymphomanie post-traumatique. Golden Globe, Critics Choice Award, Screen Actors Guil Award… elle est bien partie pour remporter l’Oscar. Seule Jessica Chastain pourrait lui souffler la statuette sous le nez pour Zero Dark Thirty. D’ailleurs Bradley Cooper, Robert de Niro, et Jacki Weaver (la maman de Pat) sont également nommés dans leur catégorie respective, un record jusqu’ici détenu depuis 31 ans par le film Reds de Warren Beatty (1981). A noter que Happiness Therapy est produit par Harvey Weinstein, le roi du lobbying à Hollywood (c’est en partie grâce à son influence que The Artist a tout raflé l’an dernier), ce qui est donc de très bon augure pour le film de David O. Russell.
Bref. En cette période d’hiver morose, on court voir Happiness Therapy, encore mieux qu’un antidépresseur ! A voir et à revoir. Excelsior !
*Silver Linings Playbook : référence à une technique de football américain et donc franchement incompréhensible pour la plupart des Français.
**On salue le retour de Chris Tucker dans son premier rôle depuis le dispensable Rush Hour 3 (2007). L’acteur est surprenant dans la peau du meilleur ami de Sol, tout en nuance, très loin du cabotinage incessant de la trilogie de Brett Ratner. Maintenant on a très envie de le revoir dans un rôle à la Ruby Rhod, l’animateur radio déjanté du Cinquième élément de Luc Besson ((1997).
***Dans ce drame de Susanne Bier, les deux acteurs incarnent un couple dont le bonheur cesse quand ils apprennent qu’elle ne peut pas avoir d’enfant. La femme se met alors à tyranniser l’enfant illégitime de son mari, issu d’une précédente relation.
Titre original : Silver Linings Playbook
Sortie : 30 janvier 2013
De : David O. Russell
Avec : Bradley Cooper, Jennifer Lawrence, Robert de Niro, Jacki Weaver, Chris Tucker, Julia Stiles…
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