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La Merveille, c’est l’autre nom du Mont Saint Michel. Dans À la merveille, Ben Affleck et Olga Kurylenko vont s’y promener en amoureux. Un surnom qui, s’il sied au monument français, ne s’applique pas vraiment au dernier film de Terrence Malick. Deux ans seulement après The Tree of Life (il travaille actuellement sur trois autres projets), le réalisateur américain est de retour avec une œuvre sur le doute contée à travers les histoires d’un prêtre en pleine crise de foi et un homme partagé entre deux femmes. Le réalisateur américain n’a jamais été aussi prolifique et ça ne lui réussit pas forcément.
LES MOINS
Terrence Malick en plein doute ?
A croire que Terrence Malick a perdu la foi. C’est comme si dans À la merveille, le réalisateur prenait le contre-pied de The Tree of Life. Alors que son précédent film célébrait la beauté de la nature et nous racontait rien de moins, que l’histoire de l’Humanité à travers l’histoire d’une famille, À la merveille se fait plus mélancolique, voire dépressif. On ressort du film complètement abattu à l’image des personnages. Tels Quintana (Javier Bardem), un prêtre qui tente de garder la foi malgré les malheurs dont il est quotidiennement témoin et Marina (Olga Kurylenko) qui se bat pour son couple malgré le doute qui l’assaille.
Ben Affleck
Interprète de John Rolfe (mari de Pocahontas) dans Le nouveau monde, Christian Bale était le premier choix de Malick pour incarner Neil. Finalement et malheureusement Ben Affleck a hérité du rôle. Une erreur évidente de casting. Ce dernier est définitivement meilleur réalisateur qu’acteur. Ici, on le sent gauche, pas à l’aise, à ne pas savoir quoi faire de son corps, avec l’air de se demander ce qu’il fait là… Une prestation pénible à regarder.
LES PLUS
Olga Kurylenko / Rachel McAdams / Javier Bardem
Le choix de Ben Affleck dans le rôle de Neil semble d’autant plus inopportun que ces deux principales partenaires, Olga Kurylenko et Rachel McAdams, irradient (particulièrement cette dernière dont le rôle est beaucoup trop court). Avec Javier Bardem, elles possèdent ce charme lyrique propre à l’univers de Terrence Malick. Affleck semble lui trop terre à terre. Par contre, on regrette vivement que Jessica Chastain ait été coupée au montage. Peu importe le rôle que l’actrice de Zero Dark Thirty aurait eu à jouer, sa beauté virginale manque cruellement ici.
La photographie
Emmanuel Lubezki a encore frappé. Après avoir signé les photographies des deux derniers films de Terrence Malick (Le Nouveau monde et The Tree of Life), le directeur photo signe celle d’À la merveille. Ensemble, ils signent un véritable tableau impressionniste. On retiendra plusieurs scènes d’une beauté inouïe parmi lesquelles Ben Affleck et Olga Kurylenko se promenant dans les rues de Paris et Rachel McAdams (toujours avec Ben Affleck) admirant un troupeau de bisons. Un moment aussi sublime que terrifiant.
BILAN
Si on reste toujours stupéfait devant tant de perfection esthétique, À la merveille est jusqu’ici le moins réussi, le moins habité des films de Terrence Malick. Difficile de succéder à The Tree of Life, récompensé par la Palme d’Or en 2011 au Festival de Cannes, et chef d’œuvre tant visuel que spirituel. À la merveille est aussi l’œuvre du réalisateur qui s’inscrit le plus dans notre époque. C’est peut être là que le bât blesse. Si on en prend plein les yeux, on n’en prend pas plein le cœur. On ressort démoralisé par ce réalisme quasi dénué de poésie.
Sortie : 6 mars 2013
De : Terrence Malick
Avec : Ben Affleck, Olga Kurylenko, Rachel McAdams, Javier Bardem…
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