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Décédé il y a plus de quatre ans d’un cancer du pancréas, Steve Jobs continue toujours de fasciner. Après Jobs réalisé par Joshua Michael Stern avec Ashton Kutcher dans le rôle du co-fondateur d’Apple, c’est au tour de Danny Boyle de s’intéresser de près à l’entrepreneur avec un film tout simplement titré, Steve Jobs.
Alors que le biopic de Stern s’est fait massacrer par la critique, le film de Boyle est une sacrée surprise. Deux raisons à cela : son scénario et son casting de haute volée. Injustement snobé par les Oscars, le scénario d’Aaron Sorkin (The Social Network) se base à la fois sur la biographie rédigée par Walter Isaacson à la demande de Jobs mais aussi sur les entretiens du scénariste avec les proches du milliardaire qu’on retrouve tous dans le film : son ancien ami et partenaire Steve Wozniak, sa fidèle collègue Joanna Hoffman, le traître John Sculley, sa fille Lisa Jobs et son ancienne compagne Chrisann Brennan. Divisé en trois chapitres de 40 minutes consacrés aux lancements de trois produits phares, le Macintosh (1984), le NeXTcube (1988) et l’iMac (1998), Steve Jobs évite ainsi la forme classique tout en restant chronologique. Un système simple et efficace qui nous permet, telle une petit souris, de pénétrer dans les coulisses de sa vie. On gravite autour des mêmes personnages et mêmes lieux pendant deux heures, absorbant toutes les infos mises à notre disposition. Résultat ? Le film est nerveux et passionnant. Le scénario est aussi et surtout très dialogué et donne donc aux acteurs, l’occasion de briller.
Michael Fassbender délivre une performance des plus oscarisables. Il est vraiment très impressionnant dans la peau de Jobs, parvenant à adopter son caractère complexe. Il partage de superbes scènes avec Kate Winslet, qui semble joeur à ses côtés depuis des années. Les acteurs s’oublient réellement derrière leurs personnages et nous permettent de découvrir Jobs et son entourage en toute intimité. Steve Jobs ne nous apprend pas grand chose sur le travail de ce chef d’entreprise surmédiatisé de son vivant. Le film serait d’ailleurs même très romancé. Peu importe. Il nous en apprend davantage sur la complexité de cet homme aussi effrayant que fascinant et dont le perfectionnisme tirait sur la tyrannie. Il nous dresse également le portrait d’un père tourmenté et d’un créatif visionnaire qui à une autre époque, aurait très bien pu être à la hauteur d’un Napoléon ou autre Alexandre le Grand.
Sortie : 3 février 2016
De : Danny Boyle
Avec : Michael Fassbender, Kate Winslet, Seth Rogen, Jeff Daniels, Michael Stuhlbarg, Katherine Waterston, Perla Haney-Jardine…
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