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Trois ans après La princesse de Montpensier, Bertrand Tavernier s’essaye au registre comique avec l’adaptation de la bande dessinée de Christophe Blain et Antonin Baudry. Avec Quai d’Orsay, le réalisateur français retrace l’expérience de ce dernier au ministère des affaires étrangères alors que Dominique de Villepin en était à la tête.
Jeune diplômé de l’ENA, Arthur Vlaminck (Raphaël Personnaz) est engagé par le ministre Alexandre Taillard de Worms (Thierry Lhermitte) qui le charge du « langage », autrement dit d’écrire ses discours.
Mené à tambour battant par un Thierry Lhermitte, génial en ministre hyperactif, obsessionnel et stressé (donc stressant), le film aligne son rythme sur celui de l’acteur qui renoue avec l’humour de ses débuts. Mais notre personnage préféré reste celui de Claude Maupas, inspiré du directeur de cabinet, Pierre Vimont. Un rôle de pacificateur dont le flegme contraste avec l’énergie de son ministre. Une véritable « force tranquille » incarnée par un Niels Arestrup parfait dans un rôle à l’opposé des personnages qu’il joue habituellement et de sa grande gueule réputée.
Vaudeville mordant, Quai d’Orsay est aussi le portrait tantôt admiratif, tantôt piquant, des technocrates qui travaillent dans l’ombre des politiciens médiatisés. Un film qui nous plonge au cœur du pouvoir tout en dédramatisant les enjeux. La meilleure comédie française de l’année.

Sortie : 6 novembre 2013
De : Bertrand Tavernier
Avec : Thierry Lhermitte, Raphaël Personnaz, Anaïs Demoustier, Niels Arestrup, Bruno Raffaelli, Julie Gayet, Thomas Chabrol, Thierry Frémont, Alix Poisson, Marie Bunel, Sonia Rolland, Jane Birkin…