**
Après Howl (film sur Allen Ginsberg, un des fondateurs de la Beat Generation), Rob Epstein et Jeffrey Friedman s’intéressent au parcours de Linda Lovelace devenue la première star du X après le succès critique et commercial* de Gorge Profonde (1972).
Si d’Amanda Seyfried, touchante et motivée dans le rôle de notre héroïne à James Franco en Hugh Hefner libidineux, le casting est plutôt réussi, on ne peut pas en dire autant de ce biopic aseptisé. Avec ses allures de téléfilm, Lovelace n’ose jamais. Adaptation d’Ordeal, l’autobiographie de Linda Lovelace, le long-métrage est divisé en deux parties avec d’un côté la version glam’ de l’histoire et de l’autre la découverte de ses coulisses moins glorieuses. En résulte, un film subjectif presque moraliste qui prend le spectateur en otage. La jeune femme est ici une pauvre donzelle naïve qui ne voit rien venir. Au lieu de se contenter de prendre le parti de son héroïne, les deux réalisateurs auraient du creuser et nous raconter sa version mais aussi celle de ceux qu’elle accuse de l’avoir entraînée dans le porno sans jamais la payer tout en la menaçant. À savoir, son mari Chuck Traynor et tous les gens ou presque ayant travaillé sur Gorge Profonde.
Si le film capte notre intérêt par sa peinture de l’univers glauque du porno des années 70, il faillit en ne regardant que d’un côté et en omettant de livrer au public toutes les données. Lovelace a beau surfer sur le sulfureux succès de Gorge Profonde, il n’en atteint jamais l’audace.
*Avec un budget de 25.000 dollars, Gorge profonde a jusqu’ici récolté 600 millions $.
À lire aussi : Cinquante ans d’orgasmes
Sortie : 8 janvier 2014
De : Rob Epstein et Jeffrey Friedman
Avec : Amanda Seyfried, Peter Sarsgaard, Sharon Stone, Robert Patrick, Juno Temple, Chris Noth, Bobby Cannavale, Wes Bentley, James Franco, Hank Azaria, Adam Brody, Chloë Sevigny, Eric Roberts…
Leave a Comment