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En 1983, Toumi Djaïdja est blessé lors d’une bavure policière alors qu’il tente de protéger un jeune attaqué par un chien policier dans la cité des Minguettes à Lyon. Influencé par Gandhi et Martin Luther King , il décide alors avec l’aide du prêtre du quartier, d’organiser une Marche pour l’égalité et contre le racisme. Du 15 octobre au 3 décembre, les marcheurs parcourront 1500 kilomètres de Marseille à Paris.
Cette histoire méconnue revit sur grand écran sous la direction de Nabil Ben Yadir. Jamais complaisant ou moraliste, La marche est un film sans concession où les touches d’humour parsemées ici et là sont les bienvenues pour permettre au public de respirer entre deux scènes chocs. Le casting est à ce titre génial. Olivier Gourmet est toujours aussi incroyable dans le rôle du mentor (à l’image de Grand Central). Les jeunes acteurs du film sont comme son sujet encore trop peu connus mais tous fort prometteurs. Vincent Rottiers, Tewfik Jallab et M’Barek Belkouk entraînent sans mal le spectateur gentiment assis sur son fauteuil au cœur de la marche. Mention à Hafsia Herzi et Charlotte Le Bon au centre de deux moments particulièrement difficiles.
Ceux qui pensent assister à une comédie parce que Jamel Debbouze est à l’affiche se trompent de film. La Marche est avant tout un drame, mais un drame optimiste, sur le racisme qui gangrène l’Hexagone au début des années 80, une discrimination autant anti-beur*que social. On ressort du film secoué, pas prêt d’oublier cette page d’histoire de la France vieille de 30 ans et qui pourtant n’a jamais été autant d’actualité. Un hymne émouvant et plein d’espoir sur la paix et à la fraternité, les vraies et premières valeurs de la France.
*La Marche de 1983 fut rebaptisé par les médias « La Marche des beurs »
Sortie : 27 novembre 2013
De : Nabil Ben Yadir
Avec : Olivier Gourmet, Tewfik Jallab, Vincent Rottiers, M’Barek Belkouk, Nader Boussandel, Lubna Azabal, Hafsia Herzi, Charlotte Le Bon, Philippe Nahon, Jamel Debbouze…
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