Avec Conjuring : Les Dossiers Warren, James Wan ne signe pas qu’un film d’horreur, il réalise également un biopic. Celui d’Ed et Lorraine Warren, célèbre couple d’enquêteurs spécialisés dans les phénomènes paranormaux et incarnés par Patrick Wilson et Vera Farmiga. Ils sont notamment connus pour avoir été les premiers à user de techniques d’enregistrement modernes (audio et vidéo) afin d’apporter des preuves matérielles aux étranges manifestations dont ils étaient les témoins.
Plus de 4000 enquêtes paranormales
Du Japon à Singapour en passant par le Royaume-Uni et l’Australie, Ed et Lorraine Warren auraient enquêté sur plus de 4000 affaires. Le démonologiste et la médium ont surtout fait parler d’eux en 1975 lors de l’affaire Amityville. À l’époque, George et Kathy Lutz emménagent avec leurs trois enfants dans une grande demeure de Long Island à New York. Ils n’y resteront que 28 jours, persuadés que la maison est hantée. Après enquête, ils découvrent que Ronald DeFeo Jr y massacra six membres de sa famille, 13 mois auparavant. L’histoire servit de base au livre de Jay Anson, The Amityville Horror: A True Story paru en 1977, qui lui-même inspira le film de 1979 et son remake de 2005 avec Ryan Reynolds et Melissa George. Parmi les milliers d’affaires auxquelles ils prennent part, les Warren croisent également le chemin d’Arne Cheyenne Johnson. Sa particularité ? Il est le premier homme accusé de meurtre à se défendre de son crime en proclamant avoir été possédé par une force démoniaque au moment des faits. Johnson sera finalement reconnu coupable et fera cinq ans de prison. Les deux célèbres investigateurs rencontrent également la famille Smurl, régulièrement agressée par trois esprits et un démon entre 1974 et 1989 dans leur maison de Pennsylvanie. Leur histoire fera l’objet d’un téléfilm, La maison hantée (1991). Mais de toutes leurs affaires, on dit que la plus terrifiante fut celle d’Harrisville. Une affaire aujourd’hui adaptée au cinéma par James Wan avec Conjuring : Les dossiers Warren. On est en 1971. Ed et Lorraine sont contactés par Roger et Carolyn Perron qui viennent d’emménager avec leurs cinq filles dans une ferme isolée de Rhode Island. Une ferme en apparence tranquille mais qui serait en fait hantée par plusieurs esprits dont un démon particulièrement malveillant. Andrea, l’aînée de leurs filles, raconte tout de leur expérience paranormale dans le livre House of Darkness, House of Light : The True Story (2011).
Le Musée de l’Occulte
Reconnus par leurs pairs et le clergé, Ed et Lorraine Warren fondent en 1952 la New England Society for Psychic Research* (N. E. S. P. R.). Une société qui leur permet de travailler main dans la main avec des médecins, des officiers de police, des infirmières, des étudiants, ainsi que des membres du clergé afin de mener à bien leurs enquêtes. La même année, le couple (qui s’est rencontré à l’âge de 16 ans) commence à collectionner des objets maléfiques qu’ils rapportent après chaque investigation. Ce Musée de l’Occulte est entreposé au cœur même de leur foyer à Monroe dans le Connecticut, réputé comme étant « la maison la plus hantée d’Amérique ». Cette pièce encore aujourd’hui bénie une fois par semaine par un prêtre est l’un des éléments les plus forts du film de James Wan. On trouve notamment dans cet étrange mausolée, la célèbre poupée de chiffon Annabelle. Soigneusement enfermée dans une cage en verre, cette cousine éloignée de Chucky aurait été utilisée par un démon pour s’incruster chez deux jeunes infirmières fébriles au début des années 70. Avant de se consacrer à la démonologie, Ed Warren avait été militaire puis officier de police. Une reconversion atypique qui s’explique certainement par le fait qu’il aurait lui même grandi dans une maison hantée de 5 à 12 ans. La chasse aux esprits prend fin pour lui quand il décède en août 2006. Son épouse Lorraine, désormais âgée de 86 ans, a également fini de traquer les fantômes mais la médium, qui habite toujours à Monroe, est toujours partante pour raconter ses expériences et conseiller les enquêteurs débutants, tout en prenant soin de ne jamais croiser le regard d’Annabelle. Sait-on jamais !
*En savoir plus sur la N. E. S. P. R. sur le site des Warren : www.warrens.net
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2 Comments
je suis d’autant plus fière de porter le même prénom que cette dame 🙂
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