Critique : AFTER EARTH

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Sixième Sens et Incassable semblent définitivement des exceptions dans la filmographie de M. Night Shyamalan. Si After Earth n’est pas aussi mauvais que Le dernier maître de l’air ou Phénomènes, il ne redore pas encore le blason du réalisateur. Pour son premier blockbuster (pour une fois sans twist final), il met en scène le passage de flambeau d’un père à son fils sur fond de quête initiatique sans réels enjeux.
1000 ans après que les hommes ont quitté la Terre pour se réfugier sur Nova Prime, le commandant Cypher Raige et son fils Kitai se crashent sur la planète bleue où tout n’est désormais que danger. Gravement blessé, Cypher charge son fils d’atteindre la queue de leur vaisseau afin d’envoyer un appel à l’aide. L’ado, qui ambitionne de devenir un ranger va enfin pouvoir prouver à son père de quoi il est capable.
After Earth n’est malheureusement pas à la hauteur de ses ambitions. Si sur papier, l’histoire promettait, une fois sur grand écran elle ennuie. Le film se résume à Kitai courant à travers les bois et parlant à son père grâce à un talkie-walkie de haute technologie. Au final, Will et Jaden Smith (The Karate Kid) partagent peu de scènes ensemble. Or l’alchimie Smith père et fils (découverte dans À la recherche du bonheur il y a sept ans), aurait pu donner au film une toute autre dimension. Ici, les deux acteurs sont clairement en dessous de leurs capacités lésés par un scénario superficiel (Will Smith qui a produit et co-écrit le film devrait se contenter de jouer).
Parmi le déluge de ratés, on notera des effets spéciaux très mauvais comme ces vaisseaux spatiaux tout droit sortis d’une œuvre d’Ed Wood ou un monstre à peine inquiétant (la bande de singes croisée par Kitai est bien plus effrayante). Décevant également ce début de film totalement bâclé. On baille en écoutant le charabia pseudo-scientifique (et dit-on, scientologue) de Cypher Raige tandis que les scènes nous présentant le jeune Kitai, tournent court. Ces dernières auraient pourtant permis d’étoffer son personnage ainsi que l’intrigue. Quel intérêt de nous apprendre qu’il est le premier de sa classe mais inapte au terrain sans nous en montrer la moindre image. Restent quelques bons points positifs telle une combinaison dont la couleur se modifie selon sa condition physique, ou encore l’arme ultra-sophistiquée des rangers (gros couteau-suisse qui comporte pas moins de 22 lames différentes). Malheureusement, c’est trop peu pour s’enthousiasmer.