Sept ans après le Superman Returns de Bryan Singer, Superman est de retour sur grand écran le 19 juin prochain dans Man of Steel, le reboot de Zack Snyder. Mais l’appréhension est aussi grande que l’excitation. Car si on est heureux de retrouver le premier super héros jamais crée, on est aussi inquiet de la direction prise par le réalisateur et son producteur Christopher Nolan qui veulent désacraliser le mythe. Ça passe ou ça casse. Trois raisons de s’inquiéter…
1. Zack Snyder à la réalisation
Avant Man of Steel, Zack Snyder avait déjà expérimenté le film de super héros : dans le sens le plus traditionnel du terme avec Watchmen, dans le genre mythologie grecque avec 300 puis dans la veine manga avec Sucker Punch. Trois blockbusters, trois mondes, trois visions avec lesquels Zack Snyder s’est révélé être un bâtisseur hors pairs d’univers fantasmagoriques. Sauf que parmi ces trois films, seul Sucker Punch n’avait pas pâti de la manie agaçante du réalisateur à abuser de la Slow Motion (la palme revenant à 300). Apparemment, ce n’est pas vraiment le cas dans les bandes annonces de Man of Steel. En espérant que ce soit toujours le cas le 19 juin.
2. Tenter d’humaniser Superman?
Memento, Inception, The Dark Knight … Christopher Nolan a cette capacité de réinventer le cinéma, d’imaginer des concepts renversants et de chambouler le spectateur. Avec Man of Steel, le réalisateur se mue producteur et entent démystifier Superman, faire du kryptonien invincible, un humain extraordinaire qui tente de trouver sa place. Mais scoop : Superman n’est pas Batman. Ce qui a marché pour l’un ne fonctionnera pas forcément pour l’autre. C’est d’ailleurs la perfection de Superman, le fait qu’il ne soit pas humain, qui fait de lui la quintessence même du super héros. Christopher Nolan a beau avoir réalisé un chef d’œuvre avec The Dark Knight, Batman Begins n’était pas si époustouflant que ça, et The Dark Knight Rises était à la limite du médiocre. Sans oublier que la réussite de la trilogie de Nolan résulte plus du charisme de ses méchants (Joker, Double-face, Bane) que de Batman lui-même.
3. Des personnages qui manquent à l’appel
A force de revisiter le mythe, on le tue. Faire un reboot, revenir aux sources, humaniser Superman… Admettons, mais quel intérêt d’éliminer certains piliers de son histoire ? Au générique du film, point de Lex Luthor. Des rumeurs disent que le personnage ferait son apparition en fin de film, ce qui reviendrait à dire qu’il serait le vilain de la suite de Man of Steel (une trilogie est prévue). Dans ce cas, on peut patienter. Mais où est passé Jimmy Olsen ? Qui est cette mystérieuse Jenny Olsen? Personne ne sait si elle permettra d’introduire le jeune photographe ou si celui-ci a purement et simplement été supprimé. Autre porté disparu plus inquiétant : Clark Kent. Dans les bandes annonces, il y a bien un Clark ado puis un Clark plus âgé devenu pêcheur (tous deux en pleine crise existentielle) mais quid du Clark Kent journaliste ? Quid de ce reporter gauche et timide qui attend désespérement que Loïs le remarque ? Un Superman sans double identité, est-ce franchement intéressant?
MAIS…
Vivement le 19 juin pour confirmer ou infirmer nos doutes. Et puis face aux appréhensions, il y a aussi de bonnes surprises. Comme ce casting parfait. Outre Henry Cavill qui a le physique de l’emploi, on est quasi sûr d’adorer Amy Adams dans la peau de Loïs. Elle devrait lui apporter la fraîcheur et le dynamisme qui manquait cruellement à Kate Bosworth dans Superman Returns. Puis si on parvient à oublier la piètre performance de Russell Crowe dans Les Misérables, on devrait grandement apprécier sa prestation dans le rôle de Jor-El. À l’instar de Michael Shannon dont l’immense talent devrait nous faire oublier le costume ridicule. Mais notre préféré reste Kevin Costner. Qui d’autre pouvait incarner Jonathan Kent dont les précieux conseils guideront Clark vers sa destinée et dont la voix grave, chaude et paternelle donne déjà des frissons dans les bandes annonces ?
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