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Inspiré par la théorie de son psy (la pensée serait « comme un virus »), Thomas Vinterberg signe avec La chasse, un plaidoyer poignant pour la présomption d’innocence. Il y raconte le calvaire de Lucas, un prof bienveillant broyé par sa communauté qui l’accuse injustement de pédophilie. La faute à la jeune Klara gentiment repoussé par son instit favori. La petite fille de 5 ans ment. Pas par méchanceté, elle aime Lucas, mais par pur esprit de vengeance inconsciente.
La chasse est un film dur à regarder. Un coup de poing. La violence physique mais surtout morale y est insoutenable mais c’est aussi un film puissant et nécessaire. Peut être simplement pour rappeler que quiconque est innocent jusqu’à preuve du contraire.
Si La chasse n’a pas décroché la Palme d’or, son acteur principal Mads Mikkelsen a remporté celui de l’interprétation masculine. Un prix amplement mérité. À l’opposé des rôles de méchants qui ont fait son succès (Tonny dans Pusher ou le Chiffre dans Casino Royale), l’acteur danois est plus vrai que nature dans la peau d’un professeur condamné avant même d’être jugé.
Devant La chasse, on pense aux Risques du métier (1967) d’André Cayatte avec Jacques Brel, à Présumé coupable (2011) de Vincent Garenq avec Philippe Torreton ou tout simplement au procès d’Outreau dont ce film s’inspire. Ici Vinterberg dénonce, non seulement la confiance aveugle faite aux enfants, mais également les certitudes toutes faites. Klara aura beau confesser son mensonge, personne ne la croira. Du moins, personne ne prendra le temps de le faire. Il est vrai qu’il est plus facile de continuer à s’acharner contre un homme déjà mis au pilori que d’avouer son erreur.
Titre original : Jagten
Sortie : 14 novembre 2012
De : Thomas Vinterberg
Avec : Mads Mikkelsen, Thomas Bo Larsen, Annika Wedderkopp, Lasse Fogelstrom, Susse Wold, Anne Louise Hassing, Lars Ranthe, Alexandra Rapaport…
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