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Pitch
À Derry, sept ados ayant du mal à s’intégrer forment le « Club des Ratés”*. Tour à tour, ils font l’objet de phénomènes terrifiants au cours desquels ils rencontrent une créature métamorphe qu’ils appellent « Ça”. L’entité émerge des égouts tous les 27 ans pour se nourrir des terreurs de ses victimes préférées : les enfants. Son apparence préférée ? Un clown. Décidés à rester soudés, les Ratés tentent de surmonter leurs peurs pour enrayer un nouveau cycle meurtrier.
Avis
Paru en 1986, le célèbre diptyque de Stephen King est d’abord porté sur le petit écran. En France, on découvre le double-téléfilm Ça en 1993. Si ce dernier a mal vieilli, il a tout de même réussi à traumatiser toute une génération d’enfants tombés dessus par hasard trop tard le soir sur M6 (oui, ceci est une anecdote perso !!). La promesse d’une nouvelle adaptation, cette fois-ci sur grand écran, avait mis tous nos sens en alerte.
Autant le dire tout de suite, Ça ne fait pas du tout peur. Il y a bien quelques jump scares par ci par là mais on ne peut pas parler de film d’horreur. Andrés Muschietti (Mama) signe davantage un teen movie initiatique sur fond d’ambiance morbide. Autre défaut du film, son manque de symbolisme comparé au livre. Dans ce dernier, le combat est plus psychologique que physique. Dans sa version 2017, l’histoire devient d’un coup plus primaire. Dommage ! Le tout reste cependant bien sympa, adjectif le plus approprié pour qualifier de Ça.
À défaut de faire peur (thème principal du film tout de même, c’est ballot), Muschietti émeut grâce à ses “ratés”. Aidé par un casting composé d’enfants-acteurs tout simplement géniaux (mention à Jack Dylan Grazer, interprète du personnage d’Eddie), le réalisateur est nettement plus à l’aise quand il s’agit de traiter de la vie plus “ordinaire” de ses héros. Une séquence d’une beauté assez incroyable se démarque d’ailleurs de Ça. Dans sa première partie alors que la bande commence seulement à prendre réellement forme, les ados décident d’aller se baigner tous ensemble. Innocente, poétique, cette scène marque la fin de leur insouciance et permet de parachever l’attachement du public à ces jeunes. Leurs aventures horrifiques nous touchent d’autant plus par la suite. Muschietti est très fort également quand il s’agit de filmer la barbarie d’Henry Bowers, harceleur en chef de la bande.
Vous l’aurez compris, Ça échoue à terrifier (pour ça, il faudra attendre l’adaptation ciné de Simetierre). Muschietti délivre cependant un film plutôt cool sur la fin de l’enfance (même si, parabolée à l’extrême). La seconde partie en salle en septembre 2019 et dans laquelle on retrouvera tous les membres du “club des ratés” adultes, sera peut être un peu plus effrayante.
*Losers’ Club en anglais.
Titre original : It
Sortie : 20 septembre 2017
De : Andy Muschietti
Avec : Bill Skarsgård, Jaeden Lieberher, Finn Wolfhard, Jack Dylan Grazer, Sophia Lillis, Jeremy Ray Taylor, Wyatt Oleff, Chosen Jacobs, Nicholas Hamilton, Stephen Bogaert…
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