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Pitch
Pendant 10 ans, la jeune Mija s’est occupée sans relâche d’Okja, un énorme animal au grand cœur, au beau milieu des montagnes de Corée du Sud. Quand une multinationale familiale capture Okja et transporte l’animal jusqu’à New York, Mija se lance dans une véritable mission de sauvetage. Elle pourra compter sur l’aide d’un groupe de défense des animaux.
Avis
Avec six films en 17 ans dont Snowpiercer et Memories of Murder, Bong Joon-Ho sait se faire rare pour mieux se faire entendre. Pas de cinéma pour Okja mais un aller direct pour la télé sur la plateforme Netflix, ce qui n’a pas empêché le film d’être en sélection officielle au dernier festival de Cannes. Pour sa défense, Okja est certainement le type de film qui atteindra davantage les gens grâce au petit écran qu’au grand.
Avec Okja, le réalisateur sud-coréen est de retour avec un nouveau pamphlet. Après la lutte des classes avec Snowpiercer, il s’attaque à la défense des animaux. Si la plupart des cinéastes évite tout manichéisme, Bong Joon-Ho ne fait pas dans la demi-mesure et choisit son camp. Il utilise même les extrêmes pour mieux appuyer son propos : les méchants mangeurs de viande vs. les gentils vegans. Le message est clair, le réalisateur entend dénoncer les abus dont sont victimes les animaux qui finissent dans nos assiettes. Mais davantage encore, dénoncer une société capitaliste qui privilégie l’argent à l’humanité. Si vous n’êtes pas végétarien, le film vous fait fortement réfléchir à la question. Dans tous les cas, il est bien difficile de ne pas être dans le même camp que Bong Joon-Ho. Comment ne pas craquer face à l’adorable Okja, cochon géant avec une pointe de chien et d’éléphant (selon moi). On a tout de suite envie d’inscrire Okja dans la liste de films d’animaux qui nous ont transpercé le coeur plus jeune (Beethoven, Turner et Hootch, ou encore Marley et moi pour ne citer que ceux-là). Mais on pense aussi beaucoup au lyrisme du cinéma de Hayao Miyazaki comme Mon voisin Totoro.
À l’instar de Mija, la maîtresse dévouée d’Okja, on s’inquiète à chaque minute pour l’animal. On est d’autant plus de son côté que ceux qui détiennent la créature sont assez terrifiants. Surtout Jake Gyllenhaal dans le rôle de Johnny Wilcox, pire vétérinaire que la Terre ait jamais porté. L’acteur adopte un jeu très cartoonesque, sa prestation oscille entre génie et ridicule. Ça fonctionne. On a peur.
Avec Okja, Bong Joon-Ho signe un film drôle, révoltant, toujours émouvant. Une petite pépite d’amour qui vous donnera envie d’aller faire un gros câlin à votre animal de compagnie si vous avez la chance d’en avoir un.
Sortie : 28 juin 2017 sur Netflix
De : Joon-Ho Bong
Avec : Seo-Hyun Ahn, Tilda Swinton, Jake Gyllenhaal, Paul Dano, Steven Yeun, Lily Collins, Daniel Henshall, Devon Bostick, Giancarlo Esposito, Hee-Bong Byun, Je-mun Yun…
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