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Pitch
Fille du dieu Zeus et de Hippolyta, reine des amazones, Diana est formée au combat par sa tante Antiope depuis sa plus tendre enfance. Quand un homme du nom de Steve Trevor pénètre par accident au royaume des amazones et lui apprend que le monde des hommes est en proie à un conflit armé sans précédent, Diana décide de partir tuer Arès, persuadée qu’il est derrière cette guerre.
Avis
Dans Batman V Superman : L’Aube de la Justice, Wonder Woman volait la vedette à ses deux confrères masculins. Il était logique qu’un film nous dévoilant les origines et les propres aventures de la super héroïne, voit le jour. Résultat ? Le film de Patty Jenkins est clairement le meilleur long-métrage de l’univers cinématographique DC depuis le lancement de la franchise avec Man of Steel. Il n’est cependant pas le très bon film auquel on aurait pu s’attendre.
La force du film est l’alchimie assez incroyable entre Gal Gadot et Chris Pine. On croit à leur couple et toutes les scènes que les deux acteurs partagent sont les meilleures du film. Ce dernier se concentre d’ailleurs énormément sur cette entente et délaisse ses personnages secondaires dont on ne saisit pas l’intérêt. Les amis de Steve Trevor ne sont pas particulièrement attachants et ne jouent pas un rôle prépondérant. Tout comme les méchants du film, l’Allemand Ludendorff et la chimiste Isabel Maru sont complètement sous-exploités (dommage pour Elena Anaya qui mérite mieux). On a droit ici à trois vilains quand un seul, plus travaillé, aurait suffi.
Aidé par la complicité partagée entre Steve et Diana, Patty Jenkins est plus à l’aise dans les scènes intimistes que celles mettant en scène la hardiesse de Wonder Woman. Rien à redire sur les combats chorégraphiés mais la mise en scène verse souvent dans le “too much” à l’image de la séquence du “no man’s land”, juste risible. Sans parler des effets spéciaux très grossiers. Certains fonds sont hideux, un visuel honteux pour un film made in 2017 au budget conséquent. Rien à redire par contre sur les décors et les costumes.
Pourtant le film commençait bien. Toute la partie se déroulant sur l’île Themyscira est parfaite et même trop courte (on aurait bien voulu voir davantage Robin Wright, parfaite dans la peau d’Antiope). Idem quand Diana découvre le monde des hommes. Sa candeur offre des scènes très drôles. Gal Gadot se révèle très fun en femme naïve et idéaliste. Le problème est que ce trait de personnalité attendrissant et comique au début devient presque pénible ensuite. Les répliques du film finissent par atteindre un niveau de mièvrerie franchement ridicule. On a mal pour Gal Gadot qui doit assurer tout en délivrant ces dialogues de midinette. Pourtant le film n’est pas produit par Disney…
On pense beaucoup à Captain America pendant Wonder Woman. Steve Rogers est un peu le pendant de Diana dans l’univers Marvel si on oublie le caractère divin de l’amazone. Les deux héros sont habités par la même ingénuité pendant que les deux films possèdent le même charme suranné. Sauf que Captain America est plus solide côté scénario.
En ce qui concerne le féminisme supposé du film, il donne en effet une image positive de la femme dans le sens où il nous montre ce que beaucoup savent déjà, qu’elle est capable d’aussi bien qu’un homme. Mais Wonder Woman n’est pas vraiment une icône féministe viable. Facile de s’imposer quand on a les pouvoirs qu’elle a et elle reste toujours, non pas dans l’ombre de l’homme, mais dépendante de lui. Un personnage comme Peggy Carter dans Captain America (on y revient..) à davantage de mérite, ne possédant comme talents que sa témérité et son dévouement.
Verdict : on a un sentiment mitigé, presque de gâchis devant Wonder Woman. Le potentiel était là et on passe un agréable moment (le tout reste un bon divertissement) mais le film abuse des bonnes choses et se retrouve gangréné par un message mièvre.
Sortie : 7 juin 2017
De : Patty Jenkins
Avec : Gal Gadot, Chris Pine, Connie Nielsen, Robin Wright, Lisa Loven Kongsli, Danny Huston, Elena Anaya, David Thewlis, Saïd Taghmaoui, Ewen Bremner, Eugene Brave Rock, Lucy Davis, Doutzen Kroes…
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