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Après Matilda, Charlie et la chocolaterie et Fantastic Mr. Fox, c’est au tour d’un quatrième roman de Roald Dahl de faire l’objet d’une adaptation ciné. Pour son retour dans le registre des films pour enfants, Steven Spielberg a choisi de porter Le Bon Gros Géant sur grand écran. L’histoire ? Une jeune orpheline prénommée Sophie se fait enlever par un gentil géant qui l’amène dans son pays. Elle y découvre son métier : chasseur de rêve. Sauf qu’il n’y habite pas seul. Ses congénères beaucoup moins sympathiques, sont en effet grands amateurs de chair humaine.
L’association du réalisateur avec Disney promettait une oeuvre particulièrement ambitieuse. Le Bon Gros Géant se révèle finalement très inégal. Retour sur les qualités et défauts d’un Spielberg mineur.
PLUS
L’interprétation de Mark Rylance
Oscarisé grâce au Pont des espions déjà réalisé par Steven Spielberg, Mark Rylance délivre une nouvelle très belle performance dans Le BGG. Malgré la motion capture, il arrive sans mal à nous émouvoir, tant par son regard que sa voix douce. Les scènes qui le concernent (et particulièrement toutes celles relatives à son passé) sont les plus belles du film.
Des idées visuelles magnifiques
Si les effets spéciaux sont loin d’être parfaits, certains plans sont à couper le souffle. À commencer par le début du film quand notre bon gros géant infiltre Londres de nuit sans se faire remarquer. Mais c’est une chasse aux rêves qui est la plus émerveillante. Le film ne nous replonge pas spécialement en enfance sauf quand Spielberg nous offre ce genre de séquences digne d’un songe.
MOINS
Un film beaucoup trop long
Pour prendre un exemple récent, Le monde de Dory réussit là où Le BGG pêche. Le dernier Pixar parvient à toucher tant les enfants que les adultes en jouant sur une intrigue à plusieurs lectures. Objectivement, Le BGG ne présente aucun intérêt pour les adultes. Son histoire n’intéressera que les plus jeunes et encore faudrait-il que ces derniers réussissent à tenir jusqu’à la fin. Le film est en effet trop long. On distingue trois parties alors que deux auraient suffi. Par contre, si le film dure deux heures, on a parfois l’impression qu’il en dure trois.
Ruby Barnhill : l’erreur de casting !
Une lassitude également générée par la jeune actrice incarnant l’héroïne. N’étant pas membre de la race des géants, le spectateur n’a que le personnage de Sophie pour s’identifier. Quelque chose de difficilement jouable tant Ruby Barnhill n’est pas convaincante. Voire même agaçante. Spielberg l’aurait choisie parmi des milliers de candidates… On se demande si Spielberg n’a pas perdu son flair quand on se rappelle qu’il a découvert et dirigé par le passé les excellents Henry Thomas ou Christian Bale.
BILAN
Non, le magicien Spielberg n’est pas de retour comme on peut le lire sur toutes les affiches françaises. C’est un film mineur et inégal pour le réalisateur dont on préférera revoir E.T. ou Hook pour replonger en enfance. Le BGG n’a toutefois rien de déplaisant et vaut pour la profondeur nuancée apportée par Mark Rylance.
Titre original : The BFG
Sortie : 20 juillet 2016
De : Steven Spielberg
Avec : Mark Rylance, Ruby Barnhill, Penelope Wilton, Rebecca Hall, Rafe Spall, Jemaine Clement, Bill Hader…
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