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Prix de la mise en scène au Festival de Sundance puis Prix du jury SyFy au Festival de Gérardmer, The Witch peut se vanter d’être un bon film d’horreur. Un fait rare de nos jours. Trois raisons d’aller voir cette angoissante chasse aux sorcières.
Une intrigue inspirée d’une histoire vraie
1630, en Nouvelle-Angleterre. William et Katherine, un couple dévot, est forcé de s’établir à la limite de la civilisation. Ils mènent une vie pieuse avec leurs cinq enfants et cultivent leur lopin de terre au milieu d’une étendue encore sauvage. La mystérieuse disparition de leur nouveau-né et la perte soudaine de leurs récoltes vont rapidement les amener à se dresser les uns contre les autres… En se basant sur la première chasse aux sorcières (soit 62 ans avant les condamnations des célèbres « sorcières » de Salem), The Witch joue sur des peurs quasi-primaires, comme celle de se retrouver confronter à des forces mystérieuses dont on ne pourrait se débarrasser. Ce n’est pas nouveau mais la mise en scène de Robert Eggers qui signe ici son premier film, l’est assurément. Et le “tiré d’une histoire vraie” fait toujours son petit effet.
La révélation Anya Taylor-Joy
Nos héros ont beau vivre en pleine nature, on a cette constante impression de huis clos. Un huis clos oppressant qui doit beaucoup à la prestation parfaite de ses acteurs. Ralph Ineson, loin de son rôle dans The Office UK, incarne le bon père de famille perdu tandis que Kate Dickie, l’interprète de Lysa Arryn dans Game of Thrones, joue la mère aliénée par la religion. Mais retenez avant tout le nom d’Anya Taylor-Joy. C’est à travers les yeux de la jeune actrice de 20 ans qu’on traverse The Witch. Celle qui joue Thomassin, la soeur aînée de la fratrie que tout semble accuser, est la révélation du film.
L’ambiance angoissante
The Witch ne fait pas peur au sens strict du terme. Il est plus intelligent que ça. Ici, pas de sursauts à cause d’une musique terrifiante ou d’une apparition soudaine mais une atmosphère angoissante qui gagne nos esprits. Le fondamentalisme religieux de la famille lié aux évènements inquiétants qui la frappent leur font perdre la tête et la nôtre. On ne sait pas qui est sain d’esprit, qui ne l’est plus, qui est du côté de dieu ? The Witch joue également sur son lieu de tournage à proximité d’une forêt. Ce lieu froid et profond n’a jamais autant donné l’impression de renfermer de sombres secrets. Quand Thomassin et son jeune frère ne s’y trouvent pas en vadrouille, cette masse terrifiante trône derrière eux comme un danger prêt à s’abattre. La sorcière du titre qui y habite (on la découvre dès les premières minutes du film) ne rassure pas le spectateur qui se pose bien des questions sur ses intentions. Sans oublier la potentielle présence du Diable qui traînerait dans les parages. Car c’est finalement tout ce qui se passe hors-champ qui est le plus effrayant.
Sortie : 15 juin 2016
De : Robert Eggers
Avec : Anya Taylor Joy, Ralph Ineson, Kate Dickie, Harvey Scrimshaw, Ellie Grainger, Lucas Dawson, Bathsheba Garnett…
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