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Quelques années après la Guerre de Sécession, un chasseur de prime se rend à Red Rock avec sa prisonnière pour la faire pendre. En route, ils rencontrent un collègue et le nouveau shérif de la ville. Surpris par le blizzard, ils trouvent tous asile dans une auberge où sont déjà installés un confédéré, un Mexicain, un cowboy et le bourreau de la ville. Alors que la tempête fait rage, le refuge va abriter une série de tromperies et de trahisons.
Pour son huitième film, Quentin Tarantino nous offre Huit Salopards. Ainsi que son long-métrage le plus inégal. Si on passe un bon moment devant ce huis clos gore, le film pâtit de défauts qui pourraient en décevoir et lasser plus d’un.
Tarantino a toujours été connu pour sa verve. Les Huit salopards constitue de loin son film le plus bavard. À un point qu’on se demande si le réalisateur ne s’écouterait pas parler. La première partie du film (une heure et demie tout de même) est d’une longueur quasi insurmontable. Si vous êtes un tant soit peu fatigué, passez votre chemin, vous ne resterez probablement pas éveillé. Si jamais vous voyez la version en 70 mm, l’entracte proposée au milieu de l’histoire pourrait vous permettre de prendre un café. Sinon “Patience est la mère de toutes les vertus”. Tout cette logorrhée aurait davantage été mise en valeur au théâtre. Il faut attendre cette fameuse moitié de film pour que l’action propre à Tarantino débarque enfin. Si certains pourraient trouver cette seconde partie trop pleine de violence gratuite, elle tient au moins ses promesses. Les enjeux lentement mis en place auparavant s’éclaircissent enfin, le visage du spectateur avec.
Amoureux des vieux films (comme on le comprend), Tarantino a voulu se la jouer à l’ancienne et filmer son nouveau western en format 70 mm. Sauf que le genre préféré du cinéaste ne s’accorde que très peu au huis clos. Ce format est parfait pour filmer de grands espaces comme en ouverture de film, il l’est moins pour s’attarder sur les visages ensanglantés de nos protagonistes. C’est d’ailleurs le côté cluedo géant des Huit salopards qui nous séduit le plus. Passez la première partie, on commence à se prendre d’intérêt pour ces mystérieux personnages. On cherche à savoir qui ment, qui sont les bons, qui sont les méchants et qui va survivre à ce jeu de massacre. Les Huit salopards, c’est un peu comme si l’on jouait à “Qui est qui?” dans un Agatha Christie façon Tarantino. Sur le papier, c’est prometteur, en pratique, c’est long mais divertissant au final. Ce grâce en partie à un casting des plus efficaces avec Samuel L. Jackson, Jennifer Jason Leigh et Walton Goggins sur le podium. Un trio gagnant contrairement à Tarantino qui sans signer un mauvais film, délivre une oeuvre mineure.
Titre original : The Hateful Eight
Sortie : 6 janvier 2016
De : Quentin Tarantino
Avec : Samuel L. Jackson, Kurt Russell, Jennifer Jason Leigh, Tim Roth, MIchael Madsen, Bruce Dern, Walton Goggins, Demian Bichir, Channing Tatum, James Remar, Zoe Bell…
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