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Dans la vraie vie, Julie Delpy a un fils de 6 ans qu’elle surnomme affectueusement “Mon petit empereur”. Avec Lolo, l’actrice-réalisatrice s’amuse à imaginer quelle vie, celui-ci mènerait s’il devenait un jour, un pervers narcissique accro à sa mère. Dans la comédie qui nous intéresse, ce dernier a 19 ans et s’appelle Éloi dit “Lolo”. Fils à maman qui a oublié de couper le cordon, il a décidé de faire vivre un enfer au nouvel amoureux de celle-ci afin de la récupérer pour lui tout seul.
Dans la peau de Lolo, Vincent Lacoste fait des merveilles. Pour son premier rôle de méchant, le jeune acteur révélé par Les Beaux gosses de Riad Sattouf s’en donne à coeur joie, faisant tourner en bourrique le pauvre Jean-René interprété Dany Boon. Violette (Julie Delpy) est de son côté une mère poule totalement aveuglée par l’amour qu’elle porte à son fils et la victime collatérale de ses plans machiavéliques. Le choix de Vincent Lacoste pour ce rôle capital (ce n’est pas pour rien que le titre porte son nom) est d’autant plus judicieux qu’il est la première qualité du film.
Si Julie Delpy apporte en effet son auto-dérision, sa crudité et son statut d’auteur indé à cette comédie made in France, on ne peut s’empêcher de noter qu’elle surfe quand même allègrement sur les clichés qui pullulent dans d’autres films de ce genre. Jean-René est le provincial beauf mais sympa tandis que Violette travaille dans la mode mais n’en a pas oublié sa sensibilité. Aux côtés de ces deux personnages de fiction vus et revus, celui de Lolo ressort forcément comme une surprise bienvenue. Grâce à cet anti-héros génialement écrit et interprété, Lolo est une comédie française drôle. Ce serait dommage de se priver d’une chose devenue si rare à notre époque.

Sortie : 28 octobre 2015
De : Julie Delpy
Avec : Julie Delpy, Dany Boon, Vincent Lacoste, Karin Viard, Elise Larnicol, Nicolas Wanczycki…