Si Halloween est plus populaire aux Etats-Unis qu’en France, il serait dommage de se priver de célébrer cette fête païenne. La veille de la Toussaint est la meilleure des excuses pour s’amuser à se faire peur. Quoi de mieux pour ça que passer sa soirée à regarder des films d’horreur. Pour l’occasion, voici une sélection de 15 longs-métrages qui pourraient bien vous faire passer une mauvaise nuit. Âmes sensibles ou phobiques, s’abstenir.
Pour les gens atteints d’ornitophobie*
Les oiseaux
Sortie : 1963
De : Alfred Hitchcock
Avec : Tippi Hedren, Rod Taylor, Jessica Tandy…
Trois ans après avoir traumatisé tout le monde avec le thriller horrifique Psychose, Alfred Hitchcock réitère avec Les Oiseaux. Un film encore plus terrifiant. Un matin, le personnage de Tippi Heddren est attaquée au front par une mouette alors qu’elle est en route pour séduire un bel avocat à qui elle veut offrir des inséparables. S’il n’y a pas de psychopathe à maîtriser ici, les nouveaux héros de Hitchcock doivent affronter des volatiles en pleine folie meurtrière. Une menace bien plus dangeureuse finalement, car quand la nature se retourne contre l’homme, il n’y a pas grand chose à faire.
Le risque : on ne regardera plus jamais un pauvre pigeon de la même façon.
Pour les gens atteints d’hexakosioihexekontahexaphobie
Rosemary’s Baby
Sortie : 1968
De : Roman Polanski
Avec : Mia Farrow, John Cassavetes, Ruth Gordon…
Avec Rosemary’s Baby, Roman Polanski signe son premier vrai film d’horreur. Repulsion tient plus du drame psychologique et Le Bal de Vampires, de la comédie parodique. Dans cette adaptation du roman d’Ira Levin, Rosemary est enceinte quand elle s’installe avec son mari dans un immeuble new-yorkais considéré par un de leurs amis comme une demeure maléfique. La future maman s’inquiète d’ailleurs de l’attitude un peu trop prévenante de ses voisins. L’ambiance se fait alors pesante jusqu’à un final diabolique à souhait.
Le risque : les plus sensibles pourraient commencer à se méfier de ses voisins mais le film est surtout fortement déconseillé aux femmes enceintes.
La malédiction
Sortie : 1973
De : Richard Donner
Avec : Gregory Peck, Lee Remick, David Warner…
Avant de réaliser des films plus légers comme Les Goonies ou Superman, Richard Donner a versé dans l’horreur. Dans La Malédiction, l’ambassadeur des Etats-Unis basé à Londres découvre que son fils adoptif est la réincarnation de l’antéchrist. Problème ! Comment se débarrasser du diable quand celui-ci n’est autre qu’un enfant à l’air innocent ? Comme dirait le personnage de Verbal Kint (Kevin Spacey) dans Usual Suspects, “le coup le plus rusé que le diable ait jamais réussi, ça a été de faire croire à tout le monde qu’il n’existait pas”. Son second aura été de se faire passer pour un enfant.
Le risque : finir par inspecter millimètre par millimètre la chevelure de sa (future) progéniture (qu’on n’appellera pas Damien, bien évidemment) à la recherche d’une potentielle marque diabolique.
Pour les gens atteints de squalophobie
Les dents de la mer
Sortie : 1975
De : Steven Spielberg
Avec : Roy Scheider, Robert Shaw, Richard Dreyfuss…
Avec Les dents de la mer, Steven Spielberg traumatise toute une génération (sans oublier celles qui lui succèdent). Inspiré d’une histoire vraie, ce blockbuster vintage nous entraîne dans une chasse aux squales. Le requin star du film, Bruce de son petit nom, prend en effet les vacanciers d’une petite station balnéaire pour son dîner. Bain de sang, mutilation, et naufrage en mer infectée sont au programme. Steven Spielberg devient une star et un réalisateur reconnu pendant que le spectateur déprogramme ses vacances à la mer…
Le risque : ne plus oser mettre un orteil dans l’eau.
Pour les gens atteints d’exobiophobie et de claustrophobie
Alien, le huitième passager
Sortie : 1979
De : Ridley Scott
Avec : Sigourney Weaver, Ian Holm, John Hurt…
Plus psychologique qu’horrifique, Alien joue davantage sur la peur que l’exposition réelle au danger. À l’image de Ripley et ses collègues en route pour la Terre, le spectateur est terrifié à l’idée de croiser dans un coin du vaisseau spatial, cette créature extraterrestre imaginée par l’artiste suisse Hans Ruedi Giger. C’est ce huis clos qui rend le film réellement angoissant. Nos héros n’ont aucun endroit où aller, aucun moyen de s’échapper. D’autant plus que dans l’espace, personne ne vous entend crier…
Le risque : abandonner toute idée de devenir astronaute et s’alerter à la moindre intestinale.
The Thing
Sortie : 1982
De : John Carpenter
Avec : Kurt Russell, Wilford Brimley, Keith David…
The Thing est peut être le meilleur film de John Carpenter, pourtant peu avare en la matière (Halloween, New York 1997, Starman…). Dans ce remake du classique La chose venue d’un autre monde (1951), une équipe de scientifiques découvre une créature gelée. Ramenée à la vie, celle-ci peut prendre l’apparence de n’importe lequel des membres de l’expédition et les décime un à un. Comme dans Alien, l’ambiance huis clos n’est pas pour rassurer nos héros qui en plus de devoir faire face à un monstre d’origine inconnue, se suspectent les uns les autres. La parano et le gore hantent alors la station.
Le risque : rayer l’Antarctique de ses destinations de rêves.
Pour les gens atteints de pédiophobie
Jeu d’enfant
Sortie : 1988
De : Tom Holland
Avec : Catherine Hicks, Brad Dourif, Chris Sarandon…
Genèse d’une saga lucrative, Jeu d’enfant met en scène une poupée possédée du nom de Chucky. Après un rituel vaudou, le tueur en série Charles Lee Ray réussit en effet à transférer son esprit dans le corps du jouet avant de mourir. Le lendemain, une mère célibataire l’achète à son fils. Les meurtres commencent alors dans l’entourage de ce dernier, bientôt accusé des méfaits de la poupée. Presque ringard, ce slasher a beau avoir mal vieilli, tenez éloignés vos enfants qui risquent de cauchemarder sur leurs amis en plastique.
Le risque : devenir allergique aux baigneurs.
Simetierre
Sortie : 1989
De : Mary Lambert
Avec : Dale Midkiff, Fred Gwynne, Denise Crosby…
Adaptation du roman de Stephen King, Simetierre surfe comme beaucoup de films d’horreur sur les cimetières indiens (ex : Amityville). Ici, une famille emménage dans une maison construite sur un de ces fameux sites. Après un accident tragique, leur vie bascule, et nos nuits avec, dans le cauchemar. Si le livre est le plus terrifiant du célèbre écrivain américain, le film de Mary Lambert vient en rajouter une couche. Simetierre est le genre de film pour lesquels on n’est pas forcément prêt.
Le risque : chercher à savoir systématiquement si notre nouvelle demeure ne serait pas par hasard construite sur ou même d’un ancien cimetière indien.
Pour les gens atteints d’arachnophobie
Arachnophobie
Sortie : 1990
De : Frank Marshall
Avec : Jeff Daniels, John Goodman, Julian Sands…
On connaît tous, si on ne l’est pas soi-même, quelqu’un atteint d’arachnophobie. Sacrée dans la plupart des religions, diabolisée par nos sociétés mais appréciée des écolos (prédatrices, elle empêchent les insectes de proliférer), l’araignée terrifie un grand nombre de personnes incapables de mettre une raison sur cette aversion. Avec Arachnophobie qui s’y consacre et fait d’elles des tueuses d’hommes en puissance, on découvre un nouveau stade de cette phobie. Ceux qui ont la chance de ne pas être touchés, commenceront peut être par les trouver quelque peu rebutantes.
Le risque : voir sa peur des araignées s’accroître encore un peu plus.
Pour les gens atteints de coulrophobie
“Il” est revenu
Première diffusion : 1993 (M6)
De : Tommy Lee Wallace
Avec : Tim Curry, Annette O’Toole, Dennis Christopher…
En psychologie, le Ça représente notre subconscient, l’endroit où notre esprit refoule nos pulsions les plus sombres. Le Surmoi (notre surconscience) fait filtre et empêche le Ça d’entrer en contact avec le Moi (notre conscience). Quelques bribes du Ça y parviennent cependant pendant notre sommeil alors que le Surmoi se relâche. Dans le roman en deux parties de Stephen King qui inspirent le fameux téléfilm qui a traumatisé toute une génération, le Ça (It en anglais, Il en français) est une créature inconnue capable de personnifier les peurs les plus profondes des gens et notamment celles des enfants. Une sorte de croque-mitaine qui se nourrit de la peur des humains et prend l’aspect d’un clown afin de mieux les approcher.
Le risque : fuir les clowns comme la peste.
Pour les gens atteints de phasmophobie
Shining
Sortie : 1980
De : Stanley Kubrick
Avec : Jack Nicholson, Shelley Duvall, Danny Lloyd…
Livre aussi classique que culte, Shining de Stephen King débarque sur grand écran en 1980 sous la direction de Stanley Kubrick. S’il est peu fan de cette version ciné très infidèle à son oeuvre, l’écrivain admet tout de même la qualité du long-métrage. Il faut dire que Shining fait partie de ces films difficiles à oublier. Plongé dans l’ambiance pesante de l’hôtel Overlook, on découvre l’écrivain Jack Torrance chargé avec sa femme et son fils de garder l’établissement fermé pour l’hiver. L’homme, alcoolique, sombre peu à peu dans la folie au contact des fantômes de l’immeuble avant de vouloir massacrer sa famille à coups de hache. Impossible de rester de marbre devant la performance médusante de Jack Nicholson habité par son personnage.
Le risque : refuser toute proposition de travail consistant à devenir le gardien d’un hôtel isolé et fermé pour l’hiver.
L’Emprise
Sortie : 1981
De : Sidney J. Furie
Avec : Barbara Hershey, Ron Silver, David Labiosa…
Cet avis est purement subjectif mais demandez autour de vous, L’Emprise est certainement le film d’horreur le plus effrayant de tous les temps. L’histoire ? Une mère célibataire commence par se faire attaquée puis littéralement violée par une entité invisible qui a élu domicile chez elle. La jeune femme se confie à des scientifiques qui débarquent pour vérifier ses dires. La trame fout déjà la frousse mais c’est l’ambiance du film du canadien Sidney J. Furie qui terrifie. Surtout quand on apprend que ce dernier est tiré d’une histoire vraie.
Le risque : ce film étant certainement le plus terrifiant jamais réalisé, on risque surtout de mourir littéralement de peur.
Les Autres
Sortie : 2001
De : Alejandro Amenábar
Avec : Nicole Kidman, Elaine Cassidy, Christopher Eccleston…
Après les excellents thrillers Tesis et Ouvre les yeux, Alejandro Amenábar s’essaye avec autant de succès et de talent au film d’horreur classique. Avec Les Autres qu’Hitchcock ne renierait pas, le spectateur suit Grace et ses deux enfants atteints d’un mal étrange (ils ne peuvent pas être exposés à la lumière du jour). C’est reclus dans le noir en compagnie de leur personnel qu’ils deviennent les témoins tant oculaires qu’auditifs d’événements de plus en plus étranges. Si Les Autres est de facture tradi (un style voulu par le cinéaste), il n’en fait pas pour autant moins peur. Le réalisateur espagnol nous plonge dans l’horreur avec classe et le twist final n’est pas des plus rassurants.
Le risque : se poser mille questions existentielles sur le monde dans lequel on vit et qui nous entoure.
Conjuring : Les dossiers Warren
Sortie : 2013
De : James Wan
Avec : Vera Farmiga, Patrick Wilson, Lili Taylor…
Lire la critique de Conjuring.
James Wan qui voit les films d’horreur comme une thérapie met dans ses œuvres ce qui le terrifie le plus. Après le thriller gore avec Saw en 2004 et la projection astrale avec Insidious en 2010, le réalisateur sino-malaisien continue dans le genre horrifique avec un thème, certes, plus classique mais toujours aussi efficace : la maison hantée. Pour l’occasion, il s’inspire pour la première fois de faits réels, et signe un semi-biopic en même temps qu’un film d’épouvante avec les enquêtes du célèbre couple de démonologues, Ed et Lorraine Warren. De la porte qui grince, aux apparitions furtives en passant par une cave des plus terrifiantes, tous les poncifs du genre y passe mais le réalisateur en maîtrise définitivement les effets.
Le risque : se renseigner à outrance sur les (sombres) antécédents de la maison dans laquelle on envisage d’emménager.
Pour les gens atteints d’anthropophobie
It Follows
Sortie : 2014
De : David Robert Mitchell
Avec : Maika Monroe, Keir Gilchrist, Jake Weary…
Lire ma critique d’It Follows.
Avec It Follows, David Robert Mitchell réinvente le genre. Après une nuit d’amour avec son petit ami, une jeune femme se retrouve traquée par une sorte d’entité capable de prendre l’apparence de n’importe qui et qu’elle seule, peut voir. Apeurée, elle tente avec sa sœur et des amis de s’en débarrasser. Dans It Follows, pas une goutte de sang ou de fantôme qui fait craquer le parquet, mais de simples silhouettes dont le pas lent mais déterminé, est terrifiant. Le spectateur se sent autant visé que l’héroïne. Essayez de rentrer chez vous tranquillement après ça… Un simple passant se mue en potentiel danger. Et c’est tout le génie du cinéaste américain qui parvient à nous hanter avec des situations anodines.
Le risque : considérer chaque individu comme une menace potentielle. Bon courage pour ne pas finir parano.
*L’ornitophobie : la phobie des oiseaux
L’hexakosioihexekontahexaphobie : la phobie du chiffre 666 et tout ce qu’on y associe (surnaturel, forces du mal)
La squalophobie : la phobie des requins
L’exobiophobie : la phobie des extraterrestres
La claustrophobie : la phobie des endroits trop contigus
La pédiophobie : la phobie des enfants
L’arachnophobie : la phobie des araignées
La coulrophobie : la phobie des clowns
La phasmophobie : la phobie des fantômes
L’anthropophobie : la phobie des gens
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