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Quelle déception ! Pour faire simple, si vous avez vu la bande annonce, vous avez vu le film. Pourtant il y avait de quoi faire avec le parcours de Louis Zamperini. Son histoire ? Jeune athlète olympique, il se fait capturer par les Japonais durant la Seconde Guerre mondiale après avoir survécu plusieurs semaines sur un radeau au milieu du Pacifique suite au crash de son avion. Adaptation du best-seller de Laura Hillenbrand*, Invincible est un biopic honnête qui se laisse regarder un dimanche soir pluvieux mais qui n’a rien non plus d’époustouflant. On s’ennuie même très vite. Angelina Jolie qui signe ici son second film en tant que réalisatrice après Au pays du sang et du miel reste perpétuellement en surface. Divisé en deux parties (le naufrage puis le camp de prisonniers) entrecoupées de flashbacks nous ramenant à la gloire passée de Louis, Invincible est très répétitif. On a durant deux heures et quelques l’impression de voir et revoir la même scène. On aurait au final préféré que la star de Maléfique se concentre sur l’une de ces deux périodes, qu’elle aille en tous cas plus loin. Ainsi, elle ne fait qu’effleurer les actes de torture commis par The Bird, surnom de Mutsuhiro Watanabe, le bourreau japonais de Zamperini. Il est clairement le personnage le plus fascinant du film et ses motivations sont à peine évoquées.
Côté distribution, Angelina Jolie réunit un beau casting de jeunes premiers. Dommage que les acteurs n’aient pas eu l’opportunité de montrer ce qu’ils ont dans le ventre. Jack O’Connell et Miyavi (nom de scène du chanteur Takamasa Ishihara), interprètes respectifs de Louis Zamperini et The Bird sont tous les deux des acteurs très charismatiques. Dommage qu’on n’ait pas le temps de se rendre compte. Celui qui s’en sort finalement le mieux, c’est Domhnall Gleeson. L’interprète de Bill Weasley dans la saga Harry Potter incarne Phil dans Invincible, un ami de Louis avec qui il survit en plein milieu du Pacifique avant d’être fait prisonnier dans un camp différent. Une fois son personnage disparu des écrans, on ne pense plus qu’à lui. On est censé se préoccuper de Zamperini, souffre-douleur attitré du cruel Watanabe mais le sort de Phil nous intéresserait presque plus.
Angelina Jolie filme son héros avec un amour et une sincérité indéniables mais à force de l’idéaliser, elle rend trop lisse ce personnage auquel on ne s’attache pas vraiment. On a envie d’être indulgent avec l’actrice qui n’en est finalement qu’à ses débuts derrière la caméra. Or il en est de même pour Damien Chazelle par exemple, réalisateur prodige de Whiplash, il est donc bien difficile de lui trouver des excuses. Invincible est de facture classique, mais peut être trop classique. Même pour l’Académie des Oscars qui a snobé le film dans ses catégories reines. C’est que celui-ci n’est pas inoubliable, complètement dénué de prise de risque, sans identité, ni même instructif (on en apprend plus sur les pages Wikipedia des principaux protagonistes).
*Unbroken: A World War II Story of Survival, Resilience, and Redemption
Titre original : Unbroken
Sortie : 7 janvier 2015
De : Angelina Jolie
Avec : Jack O’Connell, Domhnall Gleeson, Garrett Hedlund, Alex Russell, Jai Courtney, Miyavi, Finn Wittrock, Luke Treadaway, C.J. Valleroy…
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