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À croire qu’il n’y avait pas assez de bons candidats aux yeux de l’Académie pour qu’Imitation Game soit cité dans huit catégories dont celle du meilleur long-métrage.
Sans être médiocre, Imitation Game ne nous apprend pas grand chose. Un peu comme Angelina Jolie avec Invincible. Le réalisateur Morten Tyldum signe un film lisse et laisse les facettes les plus intéressantes de son héros de côté pour mieux se concentrer sur ce qu’on savait déjà, que le mathématicien Alan Turing a décrypté des codes nazis pour le MI6 durant la Seconde guerre mondiale et permis d’accélérer la victoire des alliés. Avant d’en arriver là, Turing et ses collègues nous délivrent toutes leurs théories aussi incompréhensibles les unes que les autres. Même Interstellar est plus limpide. Et quid du « jeu de l’imitation », sa célèbre méthode pour différencier la machine de l’être humain. Celle-ci donne son titre au film et y est seulement évoquée. Il en de même pour son homosexualité qui aurait à elle seule, mérité un film.
Les acteurs ne relèvent pas vraiment le niveau. Keira Knightley délivre un jeu plus mature qu’à l’accoutumée mais on la préfère nettement dans The Duchess ou l’excellent New York Melody. Benedict Cumberbatch se repose de son côté sur son charisme et ses lauriers. Il fait de Turing, un mix de Sherlock Holmes et Sheldon Cooper de la série The Big bang Theory. On le sait capable de beaucoup mieux.
Il y a bien deux ou trois choses à sauver dans Imitation Game. À commencer par Matthew Goode, drôle et chic dans la peau d’un membre de l’équipe de Turing que ce dernier se met tout de suite à dos. On aime aussi Rory Kinnear, déjà génial dans le rôle de la créature de Frankenstein dans la série Penny Dreadful. Ce dernier incarne un inspecteur qui enquête sur notre héros impliqué dans un fait divers mineur (mais majeur pour l’époque). On sauvera également une scène mémorable où Turing et ses amis sont confrontés à un dilemme des plus terribles et dans laquelle le film nous plonge enfin dans l’horreur de la guerre. Sans oublier leur chance incroyable d’avoir pu tourner à Bletchley Park, là même où Alan Turing a écrit l’histoire et qui permet au réalisateur de nous offrir une reconstitution parfaite des années 40. Imitation Game n’est donc pas si mauvais et reste un bel hommage à un homme dont le génie a sauvé des millions de vies.
Découvrez la bande originale du film >
Titre original : The Imitation Game
Sortie : 28 janvier 2015
De : Morten Tyldum
Avec : Benedict Cumberbatch, Keira Knightley, Matthew Goode, Mark Strong, Charles Dance, Allen Leech, Rory Kinnear…
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