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C’est la dernière lubie d’Hollywood depuis l’adaptation du dernier tome d’Harry Potter : couper le dernier opus d’une saga en deux. Vu le succès phénoménal qu’elle suscite à travers le monde*, il y avait donc peu de chances que la trilogie Hunger Games y échappe et ne devienne une tétralogie.
Côté intrigue, on reprend là où on s’est arrêté. Alors que Katniss Everdeen se remet peu à peu de ses blessures dans un district 13 aux allures de caserne militaire, la dirigeante Alma Coin est bien décidée à renverser le Capitole. Pour ça, elle veut faire de Katniss, le visage de la révolution et renforcer son image de geai moqueur auprès des foules pour les motiver à prendre les armes. La jeune femme accepte à contre cœur et à condition que Peeta soit sauvé des mains du président Snow.
Fini les jeux et leur flamboyante mise en scène, place à la guerre, la vraie. Mais ne vous attendez pas à une tonne d’action dans ce nouvel Hunger Games. Ils la gardent bien au chaud pour la fin. On est loin de s’ennuyer mais l’intensité de L’Embrasement nous manque. Car s’il y avait assez de matière chez J.K. Rowling pour se permette deux films, ce n’est pas vraiment le cas chez Suzanne Collins. Le réalisateur Francis Lawrence, aussi à l’aise sur le fond que sur la forme, parvient néanmoins à sauver le coup en se concentrant sur la propagande mise en place du côté des rebelles. Moins passionné mais plus réfléchi, La Révolte : Partie 1 est clairement un film de transition mais aussi un film quasi politique.
Alma Coin (Julianne Moore, parfaite en chef glacial) se fiche bien de Katniss qui ne représente à ses yeux qu’un pion, un moyen de pousser les habitants de Panem à se soulever. Il faut la voir parler stratégie de communication avec Plutarch Heavensbee (le regretté et si talentueux Philip Seymour Hoffman). Des scènes crève-cœur quand on connaît la souffrance de notre héroïne. Abattue par les jeux et la perte de Peeta, celle-ci se force à incarner ce symbole qu’elle n’a jamais demandé à devenir dans l’unique espoir de sauver son compagnon de combat. Jennifer Lawrence fait une nouvelle fois des merveilles. Dans L’Embrasement, l’actrice délivrait une performance viscérale, elle interprète ici une Katniss plus versée dans la retenue mais toujours habitée de cette inaltérable force intérieure qui se réveille dès que Prim ou Peeta sont en danger. Les apparitions plus légères et trop rares d’Effie Trinket (la trop sous-estimée Elizabeth Banks) nous soulagent de tant d’émotions. Son personnage est totalement absent du roman mais s’il y a bien une digression bienvenue, c’est celle-là.
Les fans du livre vous le confirmeront certainement. Le troisième tome d’Hunger Games n’avait pas besoin d’être divisé en deux parties. On comprend bien les raisons purement économiques qui ont motivé les studios Lionsgate mais un spectaculaire film de trois heures dans la lignée de L’Embrasement aurait été préférable. On peut dès maintenant affirmer que La Révolte : Partie 1 est, et sera, l’épisode le moins palpitant de la saga. Cette légère déception ne nous empêche pas d’attendre avec impatience le dernier opus qui promet d’être explosif. L’année va être longue !
Critique de Hunger Games : L’Embrasement
Critique de Hunger Games
*Le premier volet d’Hunger Games a réalisé le troisième meilleur démarrage de tous les temps aux Etats-Unis tandis que L’Embrasement est le plus gros succès de l’année 2013 sur le territoire américain.
Titre original : The Hunger Games – Mockingjay : Part 1
Sortie : 19 novembre 2014
De : Francis Lawrence
Avec : Jennifer Lawrence, Josh Hutcherson, Liam Hemsworth, Woody Harrelson, Philip Seymour Hoffman, Donald Sutherland, Sam Claflin, Elizabeth Banks, Natalie Dormer, Jena Malone, Willow Shields, Julianne Moore, Mahershala Ali, Jeffrey Wright, Robert Knepper, Gwendoline Christie, Stef Dawson, Evan Ross…
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